On va aux portes du parc
provincial d’Algonquin au Nord est de Toronto, ça nous fait 3h de route. La
vitesse sur les autoroutes est limitée à 100 voire à 80km/h, ce qui nous paraît
improbable. Sur les plus petites routes elle est même localement limitée à
60 ! Nous allons faire 3 jours et 2 nuits de canoë en autonomie totale. Nous sommes passé par le "Portage Store" pour la location du canoë et du matériel. Je recommande vivement ce loueur, tout était impeccable, ils nous avaient réservés les permis pour dormir dans le parc.
Canoé au parc Algonquin
On s’arrete dans un gros
supermarché pour faire nos courses pour nos 3 jours de canoë en autonomie, il
est impossible de trouver certains produits en petite quantité (le beurre est
vendu soit par 500g soit par « barrique » de 1, 2 ou 3 kilo par
exemple).
On dort dans un motel à Huntsville, le Sunset Inn, avec vue sur un lac, le petit déjeuner est fait en vaisselle jetable en polystyrène... Le motel est très bien, rien à redire.
On roule une petite heure
pour arriver au parc, on doit rouler très prudemment car des orignaux (sortes
de gros cerfs de 500 kilo) ont la fâcheuse tendance de se jeter sur les
voitures !
Canoë sur un grand lac du Parc Algonquin
Canot-camping, parc Algonquin
Feu de camp, Parc Algonquin
Le parc est très encadré, c’est une zone protégée, l’entrée y
est gratuite mais il faut payer pour s’arrêter : on paye ainsi 40 euros
pour garer la voiture 3 jours et 20 euros par nuit pour nous deux pour camper
(on a du réserver à l’avance les zones où on voulait camper depuis la France
pour être sure qu’il n’y ai pas trop de gens qui campent autour du même lac) on
prend un permis de pêche et on retrouve le loueur de canoë qui nous fournit
aussi tout le matériel de camping, on nous explique que l’itinéraire qu’on a
choisi est celui qui recense le plus de « problèmes avec des ours »….
Il faudra donc que l’on accroche notre bidon étanche qui contiendra toute la
nourriture, toute la vaisselle, le dentifrice, tout ce qui sent et qui a pu
toucher de la nourriture (grille de barbecue incluse !), à plus de 70m de
notre tente à au moins 4m du sol et 2m d’un arbre, sinon on risque d’avoir des
surprises, on est un peu apeuré !
Notre première journée de
canoë se passe très bien, il est très chargé, il y a le bidon de nouriture et
nos affaires et un gros sac à dos avec tout le matériel de camping + le
matériel de pêche. Il y a un vent de face très fort, mais les paysages sont
magnifiques et le soleil est présent ! Après 2H de canoë on a un
« portage » on doit passer d’un lac à un autre, 260m, Damien porte le
canoë sur ses épaules comme lui a expliqué le loueur, heureusement qu’il ne
s’agit que d’une petite distance.
Canot-camping au Parc Algonquin
Lac au Parc Algonquin
Brume au petit matin, parc Algonquin
On trouve un site pour
camper qui nous plait (on doit en trouver un libre, mais on ne peut camper
qu’aux endroits autorisé sur la carte, partout ailleurs la végétation est
tellement dense que ce serait impossible de toute façon), un endroit pour le
feu est prêt, les différents campement sont éloignés de plusieurs centaines de
metres, ce qui fait qu’on se sent vraiment tout seul, ce qui est très agréable.
On se fait des ribs sur le feu ! c’est vraiment un endroit magnifique, au
bord de l’eau, dans une foret avec différentes sortes de vert, il y a plusieurs
rongeurs des sortes d’écureuils-hamster qui se balade sur notre camp. C’est
vraiment une sensation géniale d’etre au « fond » du Canada, dans un
paysage magnifique, seuls avec notre canoë et notre tente au bord d’un lac, il
y a d’ailleurs déjà quelques arbres orange/jaune/rouge ! On voit une
tortue et beaucoup d’oiseaux !
Rapidement après le diner
on va accrocher tout notre bidon loin du camp. La nuit est difficile il fait
très froid (5 degrés et moins étaient prévus !). Le matin, on découvre un
paysage sublime : du brouillard sur la surface de l’eau et un soleil qui
pointe doucement.
Petit déjeuner : muffin bacon-oeuf
On se fait un petit déjeuner royal : du bacon et des
œufs sur ce qu’ils appellent des muffin mais qui sont juste des sortes de pains
blanc aplatis (3 œufs se sont cassé dans notre bidon, on croise les doigts que
ça n’attirent pas les ours).
Pêche, parc Algonquin
Il fait un temps vraiment magnifique et le vent
souffle cette fois dans la bonne direction, après avoir plié nos affaires, on
se laisse pousser par le vent pour la traversée d’un grand lac, les paysages
sont encore plus beau de ce coté, il y a beaucoup de rocher sur les rives du
lac avec toutes sortes de sapins et autres arbres. Pour s’orienter on dispose
d’une carte mais il n’y a aucun point qui permettent d’identifier le lieu où on
est, tout est identique, de la foret, des iles, des criques, des lacs, des
embranchements plus ou moins grand mais aucun signe dont on ne pourrait douter
comme en randonner en France, on se perd une seule fois en hésitant sur la
traversée d’un énorme bras de lac recouvert de nénuphars, au bout on découvre
un gros barrage créé par des castors et on arrive sur un grand lac au niveau
duquel on dormira. Damien a déterré des vers pour la peche, il a réussi à
attraper 5 poissons qu’il relache car ils sont tout petit. On ne trouve pas
d’arbre pour accrocher notre bidon et comme ce lac est réputé pour ses ours, on
prefere l’amener sur une petite ile au milieu du lac pour la nuit où on fera
aussi notre vaisselle pour ne pas attirer d’ours sur notre campement. A la
tombée de la nuit on croise un lièvre qui reste près de nous pendant 5 minutes,
pas du tout craintif, on voit également un castor qui nage. On s’endort en
entendant les loups qui crient. Je suis réveillée à 5h par un drôle de bruit,
des pas lourds juste devant la tente et une respiration forte, je vérifie ça
n’est pas Damien ! Je reste pétrifiée durant tout le vacarme et la
créature finit par s’en aller, je n’ai pas osé regarder ce que c’était de peur
de susciter une réaction au bruit de l’ouverture de la tente…
On se lève sous la pluie, on plie notre campement, il faut que l’on fasse tout
le chemin inverse qu’on avait parcouru en 2 jours dans la journée. On pagaie
dans un calme absolu, les autres campements ont l’air endormis, tout d’un coup,
Damien entend du bruit dans un buisson sur le bord, on s’arrête et on voit un
ours noir et 2 oursons noirs qui se baladent et qui cherchent de la nourriture,
c’est magnifique, paisible et on ne se sent pas vulnérable car à distance sur
l’eau ! Je reconnais le bruit de leur grognements/respiration, c’est bien
celui que j’ai entendu à 5h ! heureusement que nous avions mis nos
affaires sur une ile !
Lièvre, parc Algonquin
On rentre tranquillement, le
loueur et les gardes du parc nous expliquent qu’il est très rare de voir des
ours, ainsi un garde du parc en voit une ou deux fois par an seulement !
On n’aura pas vu d’orignal, symbole du parc, mais des ours !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire